Année de Césure

  Un fiume italiano Aujourd'hui c'est journée rapide : j'ai environ 230 kms jusqu'à Venise à faire en deux jours. Je veux donc en faire le plus possible pour avoir de la marge. Tout d'abord c'est un col qui m'attend. Je le prends dans le brouillard.  La forêt est très belle, sauvage. Une vache géométrique Passé le col, le paysage comme l'architecture des maisons change radicalement. Et le temps nuageux se transforme en beau ciel bleu : le côté méditerranéen arrive !  Je prends d'abord une très belle descente : toute droite, avec la plaine du Pô (je crois) qui s'ouvre devant. Je fais les 15 kms en un temps record pour me vélo : 20 minutes !  Cette partie de la Slovénie ressemble beaucoup à l'Italie. D'ailleurs en demandant mon chemin a des passants, ceux ci me répondent en italien : on le parle par ici. Ça facilite les choses, par rapport aux quelques personnes qui ne comprenaient que le slovène rencontrées plus tôt : il fallait bien plus ...

 Je repars ce matin avec une image très différente de la Slovénie par rapport à la veille :  Les pistes cyclables sont vraiment bien indiquées, il y a beaucoup plus d'équipements pour vélo qu'en France, et même qu'en Autriche ou en Suisse je trouve. Au village j'avais été surpris que beaucoup de monde parle anglais : "nous sommes un petit pays, on doit bien le parler pour être ouverts sur le monde" me dit Adam (chez qui je logeais).  J'arrive d'abord à Kranj, ville connue pour un poète qui y vivait.  Sacrée poussette ! Je continue ma route tranquillement en écoutant un reportage sur la Slovénie : autant d'habitants que Paris intra muros, plus petite que la Bretagne, c'est un pays familial ! Et comme zone tampon entre l'Autriche, l'Italie et les Balkans, elle a été sous tous ces régimes par moments. Mes hôtes d'hier me disaient qu'ils pouvaient comprendre un polonais ou un serbe qui parle lentement.  J'arrive ensuite à Lubjan...

 Réveil de bonne heure ce matin. Je réalise que je me suis planté sur le chemin : je dois prendre une grande descente pour traverser la rivière et refaire une grande montée de l'autre côté. La route est superbe avec le soleil qui perce à travers la brume.  En descendant je croise un joli petit village (Frisach).  Le style fait penser à l'Italie déjà ! Hier, dans ma fougue de bateau, j'ai réservé un billet à Venise le 2 octobre, en me mettant au défi d'y arriver le premier pour pouvoir visiter la ville ! Et comme j'aimerais bien visiter Lubjana aussi (d'où le détour par la Slovénie), je mets le turbo ! Aujourd'hui je suis donc plus cyclo que touriste. Malheureusement, la route est plus piste que cyclable !  Pendant un bon moment elle est mal indiquée (pire qu'en France, les panneaux montrent le mauvais chemin, elle s'arrête net devant une grande route etc...).  Souvent il y a des pistes cyclables qui vont dans ma direction. Je les prends alors un peu ...