Réveil de bonne heure ce matin. Je réalise que je me suis planté sur le chemin : je dois prendre une grande descente pour traverser la rivière et refaire une grande montée de l'autre côté. La route est superbe avec le soleil qui perce à travers la brume.
En descendant je croise un joli petit village (Frisach).
Le style fait penser à l'Italie déjà !
Hier, dans ma fougue de bateau, j'ai réservé un billet à Venise le 2 octobre, en me mettant au défi d'y arriver le premier pour pouvoir visiter la ville ! Et comme j'aimerais bien visiter Lubjana aussi (d'où le détour par la Slovénie), je mets le turbo ! Aujourd'hui je suis donc plus cyclo que touriste. Malheureusement, la route est plus piste que cyclable !
Pendant un bon moment elle est mal indiquée (pire qu'en France, les panneaux montrent le mauvais chemin, elle s'arrête net devant une grande route etc...).
Souvent il y a des pistes cyclables qui vont dans ma direction. Je les prends alors un peu à l'instinct. Généralement ça se passe bien, mais aujourd'hui ça m'a valu un détour d'une dizaine de kms... Pour ne pas avoir pédalé pour rien je prends une photo : si vous allez de Vocklabruck à Klagenfurt et que vous voyez ça, surtout faites demi tour !!!
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Au moins c'est beau |
Après ceci, la piste est mieux indiquée, avec un joli chemin où je fais une pause.
Je demande de l'eau à un monsieur. Il ne daigne même pas me répondre, juste un signe de non en faisant la tronche. La meilleure arme que je trouve face à ce genre d'individu est la gentillesse : je lui fais un grand sourire, le remercie chaleureusement et pars devant son air devenu perplexe.
Rapide traversée de Klagenfurt : il est 14h et j'aimerais aller du côté slovène.
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Ici on voit les destinations, mais souvent il n'y a que R7G : pas facile pour s'y retrouver quand on part pas du début ! |
Je prends ensuite la route du col.
En regardant le tracé, ça a l'air ok, seulement 600 mètres de dénivelé entre le bas et le haut (moitié de celui de la veille). Oui, mais j'ai déjà 100 kms dans les pattes, et celui ci a le vilain défaut d'avoir beaucoup de descentes où l'on perd toute l'énergie potentielle accumulée si durement, donc au final j'ai un bon kilomètre en positif aussi !
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Descente à 12% pendant un moment, grrrrrr ! |
. Je croise un gars qui aime beaucoup le vélo : il est parti de chez lui en bas de ce col, jusqu'en Grèce ! Il me rassure en me disant que c'est surtout les deux derniers kilomètres qui sont durs avec une pente à quinze pourcents (funfzehn). Je trouve déjà le début pas simple, j'essaie de me convaincre qu'il voulait dire que seule la fin est facile avec entre 5 et 10 "funf-zehn" pourcents. Mais non, ça pique et je pousse le vélo sur un bout.
AU moins j'apprécie le soleil et les paysages !
Enfin j'arrive au tunnel, youhou ! Et ouf on peut le prendre en vélo. Je n'en étais pas sûr, et si j'avais dû passer par l'ancienne route j'aurais eu 500 mètres de dénivelé en plus...
Un si long, j'ai jamais fait. Il faut absolument essayer la corne. Elle résonne pendant une dizaine de secondes !
Puis j'arrive en Slovénie ! Il est 16:30, j'ai été plus rapide que prévu. Tant mieux ça me laissera du temps pour mettre la tente.
Je passe d'un endroit où je comprends mal la langue à un endroit où je ne la comprend plus du tout, je ne comprends même pas le mot "gare" ! C'est étonnant comme une ligne imaginaire sépare aussi bien les habitudes de part et d'autre.
Un peu plus loin, visite historique : je découvre que le tunnel que j'ai eu tant de plaisir à prendre a été percé par des prisonniers pendant la deuxième guerre mondiale. Apparemment la majorité des déportés était française.
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Ou comment rendre infernal un endroit paradisiaque |
Absorbé dans mes pensées, je redescends pour trouver un endroit où mettre ma tente.
Finalement dans l'un des premiers villages où je passe, je demande à un homme (en anglais maintenant). Il m'emmène voir des voisins qui mangent tous ensemble devant l'église. Finalement ils m'invitent à me joindre à eux. Tous aiment en savoir plus et veulent me rendre service.
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C'est la fête à Žiganja vas !
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Il y a une très bonne ambiance familiale : on va chez les voisins comme on veut. Et je pense que les organisateurs de cette petite fête y sont pour beaucoup !
Ceux ci m'invitent finalement chez eux, me laissent leur douche, insistent pour me faire une lessive, et c'est comme s'ils faisaient partie de warmshower ! Je leur en parle d'ailleurs. On sent qu'ils sont généreux et qu'ils aiment aider et partager. Pour l'instant ils ont refusé mes boules de Mozart (sortes de pâtisseries autrichiennes) en me disant que j'en aurai plus besoin, mais je les oublierai sûrement demain ;)
Mots appris aujourd'hui :
- dos d'âne
-bonjour
-salut !
-brulant
-merci
-au-revoir
-échelle
Vous avez ainsi un bref résumé de notre conversation. Voilà ! Aujourd'hui j'ai roulé vite exprès (115 kms dont un gros col) pour être tranquille et pouvoir visiter Lubjana demain sans avoir une grosse montée avant. Donc peu de vélo, j'ai un warmshower pas loin de la capitale, à Dobovičnikova ulica Vrhnika : bienvenu en Slovénie !
Journée belle mais pas facile apparemment! Belle surprise à la fin avec cet accueil aussi surprenant que touchant. (Pourquoi"échelle?")😊. Très bonne journée touristique à Lubjana !
RépondreSupprimerParce qu'il y en a une dans le gros arbre du village. En écrivant ça je me rends compte que j'ai oublié d'aller voir avant de partir...
SupprimerJ’ai beaucoup aimé ta philosophie à propos de la langue qui trace des frontières , c’est tellement vrai
RépondreSupprimerJe t envie de découvrir la Slovénie
Et pendant que j y pense : Bonn fête Raphaël (nous sommes le 29 septembre)
Merci papou, bonne fête à toi aussi ;)
SupprimerMerciiiiii mon Phapha
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