Un col roulé (et un peu marché)

Ce matin, dans mon rêve des voix chuchotent. C'est quand elles commencent à me chatouiller les doigts de pied dans le duvet que je me réveille. Des chasseurs essayaient discrètement de me mettre debout pour avoir une place dans la cabane (il pleut des cordes), sans effrayer le cerf qui brame encore. De surprise je pousse un hurlement encore plus fort que celui du cerf. Le temps que je leur fasse de la place ils sont aimables, restent dehors sous la pluie et me demandent d'où je viens. Ils sont venus pour le cerf... Je repars impuissant, le coeur gros pour lui.

Un peu plus loin je prends mon petit déj. Le cerf brame encore. Je me dis que les chasseurs ont eu pitié, ils n'avaient pas l'air méchants. En plus comme le cerf est sur l'autre rive ils auraient dû faire à peu près 20 kms dans les sous bois pour le retrouver et abîmer leurs très jolis costumes traditionnels. Je ne sais pas, je file sous la pluie. 

À un moment, une descente avec panneau "ça glisse !", je suis très prudent, d'autant plus que la route est mouillée. Mais j'essuie quand même une chute, la première depuis mon départ. En effet, ça glisse. Heureusement je roulais tout doucement, rien de cassé.

Puis je me perds un peu, ce qui me laisse admirer de jolis paysages (dans un sens comme dans l'autre).

Ensuite vient LA montée de la journée, celle qui renvoie les Vosges a de mignonnes petites collines : le Sölkpass, 1100 mètres de dénivelé à peu près. Comme on le voit sur le gps, au début la montée est verte et gentille, puis rouge et méchante 

J'en profite pour faire quelques arrêts : j'ai très faim et quasi plus rien dans la bwatabouf (par exemple aucun fromage, c'était jamais arrivé encore !). Le long de la montée, il y a de jolis arrêts de bus, bien pratique pour arrêter la pluie un moment. 

Ça monte encore ! 

Là on voit tout le trajet déjà fait.

À la pause déj, youhou ! En ouvrant mon portable je découvre que j'ai un embarquement pour traverser l'Atlantique, remonter jusqu'au Canada et revenir ! On s'était déjà contacté avec la famille qui part, ils devaient me le confirmer. Le courant est vraiment bien passé, ils m'ont semblé très sympathiques. Et ils n'ont pas peur de mon humour vaseux : pire, ils ont beaucoup aimé mon blog ! (Je leur avais envoyé le lien car je trouve que ça me décrit bien). Résultat : je les rencontre pour de bon le 6 octobre, et j'embarque la semaine d'après comme jeune homme au pair/équipier grosso modo. J'ai hâte ! 

J'ai juste le temps de passer à Lubjana, puis de tourner à droite vers Venise, visiter et rentrer ! 

Médabor terminons en avec ce col... Je trouve la fin très difficile, j'en fais même un petit bout à pied (n'en déplaise aux puristes du vélo). Après avoir été salué avec respect par des motards, j'arrive enfin !

À l'arrivée, je comprends pourquoi j'en ai bavé

Comme pour l'aller, le retour est à 12% sur les trois premiers kilomètres. J'y vais très doucement car à fond sur mes freins ça ne suffit pas toujours... (J'ai enlevé ma roue à un moment, sans la remettre aussi bien que Markus). Et il ne faut pas que je tombe, je suis refroidi par la chute de ce matin et je ne veux rien me casser avant le bateau. D'autant plus que si mon cable casse comme à Munich ce serait dramatique dans une telle pente. Pour être le plus léger possible je vide donc mes gourdes. Quelle tristesse alors que j'avais mis tant d'énergie à monter cette eau là-haut ! Trop prévoir ne sert pas toujours...

La descente terminée, toujours pas de warmshower en vue par ici : il y a beaucoup moins de monde qu'aux endroits où je roulais jusque là. Du coup ce sera probablement tente les prochaines fois. C'est bien aussi dans les endroits isolés !

Astuce : je rédige mon article dans une gare où il y a du réseau et une prise pour me recharger un peu ! 

Le soleil se couche peu après 18h ici (ou au moins en montagne). Je trouve vite un endroit où me poser, les journées sont courtes.

Vers 17:30 je trouve un champ en hauteur. Il y a des coprins chevelus dedans ! J'en ai jamais mangé mais Google dit que c'est ok. S'ils sont toxiques, en tout cas ils sont drôlement bons ! 

Voilà ! Demain je roule en direction de Klagenfurt !